Tahiti Nui et Iti, 26 – 30 mai 2017


Interlude tahitien de quelques jours avant de rejoindre la sphère latino-américaine.

 

Mélanie est rayonnante avec son ventre qui s’arrondit et la conversation se fait naturellement dans la voiture. Hier c’était le jeudi de Pentecôte et elle fait donc le pont aujourd’hui, ce qui lui a permis de venir nous chercher.

Elle habite avec son compagnon Thomas sur les hauteurs de Tahiti, dans un pavillon qui nous fait tout de suite rêver.

Leur maison est toute ouverte avec des pièces immenses qui donnent sur une terrasse couverte, la piscine, et une vue magnifique sur Moorea. On se sent tout de suite d’humeur paresseuse tant leur maison invite au repos.

Thomas et Benjamin échangent autour des jeux vidéos et de la simulation d’aviation, l’une des grande passion du compagnon de Mélanie. Pendant ce temps là, les filles parlent plutôt chiffons et installation de la chambre de bébé. Surtout n’y voir aucun stéréotype.

L’après-midi glisse rapidement et Mélanie cuisine un excellent plat de lasagnes pour le soir. Benjamin ne manque pas de demander un peu plus tard à Charlotte si elle a bien noté la recette « parce qu’elles étaient bien meilleures que les tiennes… ». « Merci Chéri ».

 


27 mai 2017 : la côte ouest

Thomas et Mélanie nous ont gentiment offert de nous prêter leur twingo pour visiter l’île à notre guise. Benjamin prend le volant mais doit se remettre en condition de conduite à droite, Charlotte reste donc très vigilante…

Aujourd’hui nous avons prévu de découvrir la partie ouest de l’île. Nous faisons un premier arrêt au Marae Arahurahu de Paea. Ce lieu de culte est très joliment rénové. Les artefacts ne sont pas d’origine, mais un grand soin a néanmoins été apporté à la cohérence structurelle et culturelle du site. Les deux tikis sont des répliques. Le Ahu (autel), délimité par de grandes pierres dressées verticalement, est parsemé de Unu, des planche sculptées, répliques représentant les plus grand guerriers vaincus par le clan.

 

Nous prenons ensuite la direction du jardin d’eau de Vaipahi. Il y a deux boucles, Charlotte fait la petite tandis que Benjamin parcourt la grande et la rejoint dans le jardin.

 

Beaucoup de plantes sont natives de Madagascar. Il y a aussi une espèce de palmier endémique de Tahiti. Nous apprenons à cette occasion la distinction entre les termes natif et endémique.

Une espèce native (ou indigène) d’une région est naturellement (sans intervention de l’Homme) présente dans cette région. Une espèce est endémique d’une région si on ne la trouve pas ailleurs à l’état sauvage. Une espèce native n’est donc pas nécessairement endémique, et réciproquement, une espèce endémique n’est pas nécessairement native de cette région, par exemple si elle a été apportée par l’Homme et est éteinte dans sa région d’origine.

 

 

Nous nous arrêtons par curiosité au musée Paul Gauguin, qui est fermé. Le jardin botanique étant payant, nous préférons aller nous promener sur la plage. Un homme nous offre des ramboutans de son jardin. Il est militaire, d’origine tahitienne mais formé en métropole, et vient d’être affecté sur le territoire pour trois ans. Comme tous les Polynésiens que nous avons rencontrés, il déplore la dégradation de la situation économique du territoire et le désœuvrement de sa jeunesse.

 

Nous poussons jusqu’à la pointe de Tahiti Iti, Teahupo’o. Au loin on observe la fameuse grosse vague qui a popularisé ce spot de surf où se produisent encore de nos jours de nombreux accidents, parfois mortels. Deux kitesurfeurs se régalent.

 

Nous nous occupons de l’apéro ce soir, et faisons donc quelques emplettes au Carrefour de Tahiti Iti. Il n’y a plus qu’une seule baguette potable, nous la prenons, espérant compléter à la boulangerie de Puna’auia. Nous mettons beaucoup de temps à rentrer à Te Maru Ata mais la boulangerie est restée ouverte. Nous raflons deux des dernières baguettes traditions. Benjamin fait chauffer la twingo sur la montée du lotissement, mais nous sommes trop chargés pour le dernier virage qui nécessite une rétrogradation en première.

Mélanie a préparé un délicieux gratin de banane plantain avec un curry de poulet et du riz nature. Nous dévorons ce repas avec reconnaissance et gourmandise.

Depuis notre traversée en bateau notre corps a pris l’habitude de vivre avec le soleil et nous ne tardons pas trop à aller nous coucher.

 


28 mai : la côte est

Aujourd’hui nous avons prévu d’aller voir l’est de l’île. Nous dépassons rapidement Papeete et longeons la côte jusqu’à la pointe de Vénus. Nous nous baladons dans les environs et observons les Tahitiens qui sont de sortie pour ce dimanche. On repère quelques roulottes mais rien ne nous attire et nous préférons donc aller faire quelques courses pour nous préparer des sandwiches que nous dégustons sur un des nombreux spots de surf que l’on trouve entre la pointe et Papeno’o.

 

Mélanie nous a conseillé d’aller voir le site des trois cascades et c’est donc notre prochaine étape. Sur la route, un panneau indique que le site est fermé mais nous poursuivons quand même. Sur le parking quasi-désert nous parlons à un groupe de jeunes femmes qui revient des cascades. Elles nous expliquent qu’à cause d’un effondrement, seule la première cascade est accessible.

Nous enjambons les bandes de sécurité. Le chemin se dégrade rapidement et les traces de l’effondrement ne tardent pas à apparaître. Nous serons donc raisonnables et Benjamin devra réfréner son envie d’aller visiter les autres cascades.

En sortant nous faisons demi-tour pour aller voir le trou du souffleur. Le nom du lieu semble bien mystérieux et nous arrivons près d’un trou insignifiant, jusqu’à ce qu’un bruit assez impressionnant nous fasse sursauter. Benjamin fait son courageux et y retourne plusieurs fois mais le bruit ne manque jamais de le faire sursauter.

 

 

Nous reprenons la voiture pour continuer de longer la côte. En arrivant sur Tahiti Iti, nous voyons le panneau indiquant le plateau de Taravao qui d’après Mélanie ressemble étonnamment à la Normandie. Nous le suivons puis plus rien ; après une dizaine de kilomètres nous demandons notre chemin et devons faire demi-tour, nous sommes allés beaucoup trop loin.

Finalement nous identifions la bonne route qui est plus facile à trouver dans ce sens (le panneau n’est visible que dans un sens). Nous arrivons sur un plateau verdoyant avec beaucoup de vaches… La Normandie quoi ! Tout en haut du belvédère, nous croisons un groupe occupé à goûter, la brume tombe tout à coup et nous empêche d’avoir une vue dégagée sur le plateau. C’est bien dommage.

Nous décidons tout de même de faire un tour jusqu’au réservoir et empruntons donc un chemin assez boueux. La marche pourrait être jolie mais la pluie et la brume ruinent un peu l’expérience.

 

Nous retournons à notre voiture car il est temps de faire les courses pour ce soir… Nous avons proposé à Mélanie et Thomas de nous occuper du repas.

C’est dimanche, le carrefour de Tahiti iti est fermé… comme tous les magasins que nous croisons sur la route. Charlotte commence à paniquer car même si elle se débrouille en cuisine elle ne peut pas faire de miracles sans ingrédients !

Finalement le Super U à côté de la boulangerie est ouvert et nous achetons de quoi faire un risotto. Charlotte se met au fourneaux (un vrai bonheur) et concocte un risotto aux carottes (une première) accompagné d’un onglet de bœuf et de ses échalotes confites au vinaigre balsamique. En dessert des coulants au chocolat. Une bonne soirée.

 


29 mai : Faux-départ

Nous nous levons en même temps que Mélanie qui nous emmène en ville où nous comptons tuer le temps avant de prendre l’avion pour l’Île de Pâques dans la nuit.

Photo souvenir

 

Charlotte et Thomas vérifient que le vol n’est pas retardé à cause de la grève des pompiers qui fait rage depuis une bonne semaine… Nous apprenons avec stupéfaction que notre vol est décalé de vingt-quatre heure ! Mélanie et Thomas nous proposent gentiment de passer une autre nuit chez eux.

Nous décidons tout de même de suivre le plan initial et d’aller passer la journée à Papeete. Il faut poster nos cartes et notre colis pour l’école. Mélanie nous donne rendez-vous devant son labo à 16h45, nous avons donc la journée pour nous balader.

Nous passons chez Latam, notre compagnie aérienne, pour vérifier le statut de notre vol. Le bureau est encore fermé à notre arrivée, nous allons donc faire un tour au marché de Papeete qui est très réputé. Ici les marchands de souvenirs côtoient les maraîchers, les snacks ou les poissonniers. Il y a des couleurs chatoyantes, c’est un beau marché. Nous voulons revenir pour le déjeuner ici.

Nous retournons au bureau de Latam, toujours pas ouvert. Nous attendons au pied des marches l’arrivée de l’employé, qui nous confirme que notre vol est retardé de 24h. Nous aimerions cependant garder cinq nuits sur l’île de Pâques, le chiffre magique. Nous sommes presque décontenancés lorsqu’elle nous propose de décaler notre vol pour Santiago gratuitement !

Après un petit passage chez Yo and Me, vendeur de frozen yogurt qui propose aussi du café mais surtout un accès WiFi gratuit (une ressource couteuse en Polynésie), nous choisissons de confirmer notre changement de billet avec la jeune femme de chez Latam.

Puis Benjamin prend faim et nous retournons donc au marché acheter notre repas. Nous testons enfin le poisson à la tahitienne qui est vraiment délicieux. Charlotte fait quelques emplettes pour l’école.

 

Nous décidons d’aller flâner sur le bord de mer afin d’écrire nos cartes postales. Charlotte donne un coup de main à Benjamin qui est en manque d’inspiration. Finalement elle écrit toutes les cartes.

L’après-midi défile et le ventre de Benjamin réclame son quatre heures. Après un pot de frozen yogurt plus que décadent, nous allons à la poste.

Nous sommes projeté dans un bureau de poste de la France des années 90 : la queue est monstrueuse. Il n’y a évidemment qu’une file unique pour toutes les opérations, avec deux guichetiers seulement pour une quinzaine de personnes devant nous. Heureusement les employés sont plutôt efficaces et après seulement une demi-heure nous nous appliquons à coller les dix-sept timbres sur nos cartes postales et remplir le formulaire pour le colis. Personne derrière ne s’impatiente, le rythme des îles permet un respect des besoins de chacun.

Nous sortons juste à temps pour rejoindre Mélanie, timing parfait. Sur le chemin, nous achetons trois bonnes baguettes comme à Paris, et une brioche pour le lendemain matin.

 


30 mai : Départ pour de bon

Nous passons la journée chez Thomas et Mélanie afin d’avancer un maximum sur le blog. Nous apprécions tout particulièrement la terrasse et sa vue incroyable.

Vers 17h nous disons au revoir à Thomas et nous montons dans la benne d’un camion qui nous descend jusqu’à la route principale.

 

Nous sommes ensuite pris en stop par un garde pénitentiaire. C’est un tahitien qui sert et aime la France, cela remonte le moral de Benjamin, complètement à plat depuis le braquage élyséen de Macron et la razzia parlementaire par En Marche ! qui s’annonce. Notre chauffeur va jusqu’à Mahina avec son pahu tupa’i rima (un grand tambour inspiré de ceux utilisés par les orchestres traditionnels) pour une répétition en vue du festival de Heiva qui a lieu au mois de juillet.

Il nous dépose près des roulottes, attraction emblématique de Papeete que nous n’avons pas encore eu l’occasion d’essayer. Des foodtrucks typiquement français, jusque dans la langue.

Nous passons la soirée à passer de roulotte en roulotte. Après le carpaccio de thon, Benjamin veut tester l’entrecôte gratin dauphinois d’à côté et nous finissons par deux crêpes sucrées en guise de dessert. C’est bon et rachète un peu la ville de Papeete que nous avons globalement trouvé laide et peu accueillante.

 

Nous attendons moins de trois minutes avant d’être pris en stop par un couple mixte popa’a et tahitienne qui nous déposent à l’aéroport. Il a beaucoup d’occupations dans les affaires, connaît les gros poissons locaux ; elle est belle et pleine d’admiration pour lui. Un couple typique.

Nous nous installons dans le hall d’aéroport un peu pourri et attendons l’ouverture de l’enregistrement. L’avion est sur le tarmac, nous sommes soulagés d’enfin réussir à partir.

 

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