De Queenstown à Arrowtown, 16 – 18 avril 2017


Première randonnée en Nouvelle-Zélande.

 

16 avril : un atterrissage difficile à Queenstown

Notre avion décolle à 6 heures du matin et nous décidons de patienter à l’aéroport pour économiser une nuit, très courte et très chère, d’hôtel. Nous cherchons des sièges sans accoudoirs pour pouvoir nous allonger mais tous les bons emplacements sont déjà occupés. Benjamin profite du temps avant l’enregistrement pour traiter quelques photos, notre retard sur le blog est critique et nous n’arrivons pas à le rattraper.

Au comptoir, l’hôtesse refuse de nous enregistrer sans un billet d’avion de sortie de Nouvelle-Zélande… Nous réservons en catastrophe un vol pour Tahiti, destination imprévue, mais escale nécessaire avant l’île de Pâques. C’est donc décidé, nous visiterons l’île de Pâques !

Le contrôle de sécurité est laborieux, Benjamin ayant oublié de retirer son Leatherman de notre sac cabine. Heureusement, il obtient de retourner l’enregistrer en soute sans aucun problème ! Cette succession de petits accrocs est pourtant bien dérisoire comparée à ce qui nous attend à l’atterrissage…

Car les Néo-Zélandais ne plaisantent pas avec la quarantaine… Nous avons pris l’habitude de ne rien déclarer pour éviter les problèmes, et c’est passé sans souci jusqu’en Australie, dont la quarantaine est pourtant réputée pointilleuse. Cette fois Charlotte a un mauvais pressentiment au vu de la précision du formulaire, et nous préférons donc déclarer nos marchandises “sensibles” : chaussures de rando, tente et nourriture. Heureuse intuition car à l’arrivée tous les bagages sont soigneusement scannés, tandis que nous sommes dirigés vers un comptoir. Nos œufs sont jetés sans ménagement, ainsi qu’une malheureuse pomme que nous ne pouvons même pas manger pour ne pas perturber les chiens renifleurs. Charlotte avait soigneusement “oublié” de déclarer les graines de café qu’elle avait gardées pour l’école, mais elles sont repérées parmi nos graines torréfiées et confisquées. Le douanier, arrivant à la conclusion que notre voyage nous a fait passer par des endroits pas très nets, appelle un collègue en renfort et nos sacs sont entièrement vidés pour vérifier que nous ne dissimulons rien d’autre. Les deux douaniers sont très courtois lors du grand déballage, et se montrent très intéressés par notre voyage. Nous avons le droit à un nettoyage à l’aspirateur de l’intérieur de nos sacs. Notre tente, ainsi que notre sac de couchage et le riz rouge sont analysés pour vérifier que nous n’amenons pas d’insectes avec nous. Tout est propre.

Le drame survient lorsque notre bombonne de gaz est découverte. Benjamin ne l’avait pas jeté pour ne pas se retrouver en rade de gaz sachant que nous arrivions un jour férié… Cette fois c’est du sérieux et la sécurité de Jetstar, la compagnie aérienne, est prévenue de notre boulette. Nos têtes ahuris et l’excuse du voyage au long cours qui nous aurait fait perdre les réflexes élémentaires en avion jouent en notre faveur et nous nous en sortons avec un simple sermon (Benjamin doit encore se réfréner d’expliquer que non, l’avion n’était pas en danger, une auto-inflammation de la bombonne étant très improbable, et un incendie en soute de toute façon très facilement maîtrisable). Nous échappons à l’amende salée de 500 dollars.

L’un des douaniers a travaillé dans un magasin d’équipement outdoor et nous montre comment correctement ranger un duvet dans son sac de compression : en le tortillant plutôt qu’en le pliant, pour ne pas casser les plumes. Nous aurons au moins appris quelque chose d’utile.

Comme nous avons davantage le profil de l’étourdi que du délinquant, nous nous en sortons avec une simple lettre d’avertissement nous enjoignant à faire une déclaration honnête à notre prochaine entrée dans le territoire.

Même si les douaniers sont restés bienveillants, nous sommes un peu tendus en sortant du petit aéroport et nous demandons si nous avons bien fait de venir ici… Notre nuit blanche n’arrangeant en rien notre humeur.

Un jeune homme s’arrête rapidement pour nous et nous conduit jusqu’en centre-ville. Il nous conseille de ne pas nous attarder à Queenstown, trop touristique, mais d’aller visiter Arrowtown plus authentique. Il est lui même en route pour les montagnes environnantes afin de faire du VTT.

L’arrivée à Queenstown est grandiose, la ville borde le lac Wakapitu et est entourée de montagne. La région nous fait beaucoup penser à Annecy, en plus spectaculaire.

Nous trouvons un petit resto de tapas avec du WiFi pour chercher un endroit où passer la nuit. Benjamin encore chamboulé par notre arrivée chaotique ne mange rien. Nous nous mettons difficilement d’accord sur la marche à suivre car Charlotte voudrait s’installer rapidement quelque part pour se reposer, mais le camping au sein de la ville est inenvisageable pour Benjamin. Charlotte accepte donc de se remettre en route pour un camping scénique géré par le DOC, (Department of Conservation), situé près du lac Moke, à une vingtaine de kilomètres.

 

Fort de ce compromis arraché de haute lutte, Benjamin s’offre une glace qui lui remonte le moral après notre éprouvante nuit. Nous faisons quelques courses et découvrons avec stupéfaction que tous les palettes d’alcool sont entourés de cellophane car la loi interdit de vendre de l’alcool pendant les fêtes de Pâques…

Laïcité positive

 

Nous trouvons aussi un magasin pour acheter une nouvelle bouteille de gaz.

Puis nous longeons le lac pour sortir de la ville. Un jeune homme qui vient de déposer sa compagne au travail nous offre de nous déposer à l’intersection avec la route du camping.

 

Nous nous apprêtons à continuer à pied pour les sept derniers kilomètres sur une route déserte, lorsqu’une voiture s’arrête. Une petite famille d’Australiens nous prend en pitié et nous trouve une place entre deux sièges enfants.

La persévérance de Benjamin est récompensée car le cadre est effectivement magnifique. Le camping donne sur un petit lac charmant. Le garde et sa femme sont adorables et nous conseillent de faire la randonnée jusqu’à Arthur’s Point le lendemain. Nous trouvons un emplacement tout près de l’eau pour planter notre tente puis Benjamin va explorer les environs. Le soir venu, les canards viennent même nous rendre visite !

 


17 – 18 avril : de Moke Lake et Arrowtown

 

Nous dormons du sommeil du juste et au petit matin nous décidons de faire la ballade autour du lac Moke. L’endroit est splendide et le temps magnifique. Cette belle journée nous offre un aperçu de la beauté de ce pays.

 

Ces six kilomètres sont une bonne mise en jambe pour la suite de la journée. Nous décidons de suivre les conseils du warden et de rejoindre Arthur’s Point. Sa femme nous dit faire le trajet en quatre heures, nous nous mettons donc en route en début d’après-midi confiants.

Le chemin passe par une propriété privée, qui longe une petite rivière. Les chevaux et les vaches broutent paresseusement l’herbe.

 

Les environs sont magnifiques, le petit filet d’eau enchante nos oreilles, tandis que les paysages vallonnés au vert profond nous éblouissent.

Benjamin, toujours à l’affût, repère un petit sentier parallèle à la route principale et aimerait l’emprunter. Comme d’habitude Charlotte est plus réticente et préférerait rester sur le chemin, et comme d’habitude elle capitule.

Les voilà longeant la rivière jusqu’à rencontrer un premier gué. On élève les chaussures, les chaussettes et on traverse. L’eau est glaciale mais peu profonde. De l’autre côté on se sèche méticuleusement les pieds avant de remettre nos chaussures de marche.

Au deuxième gué, Charlotte râle un peu mais suppose que c’est l’affaire d’une ou deux fois. Et puis il est maintenant un peu trop tard pour faire demi-tour.

Au troisième gué nous décidons d’essayer une autre méthode en entourant nos chaussures de sacs poubelles pour traverser sans les enlever.

 

Au quatrième, les sacs plastiques se trouent.

Au cinquième on sort les tongs, nos pieds sont gelés mais heureusement la température extérieure est relativement clémente.

Au dixième, on en a ras-le-bol de marcher en savate et Charlotte se maudit d’avoir cédé. Nous attendons le retour sur le chemin principal avec impatience. La traversée des gués, bien que plus courte, nous a beaucoup ralentis et fatigués.

Nous retrouvons enfin la route

 

Une petite demi-heure après le retour sur la route, nous apercevons cachée derrière les arbres une maisonnette. Benjamin va voir dans l’espoir que nous puissions planter la tente dans le jardin. Il s’agit en fait d’un refuge, vraisemblablement fermé quelques jours plus tôt, il y a un espace plat pour la tente, une table de pique-nique, des toilettes sèches, et même un chauffe-eau (malheureusement la bouteille de gaz est vide) ! C’est parfait. Nous décidons de nous arrêter pour manger, et passer la nuit.

 

La maison est habitée par quelques opossums qui une fois la nuit tombée font un raffut pas possible !

 


Le lendemain nous nous mettons tôt en route pour profiter de la journée.

Rangement du bivouac

 

La vue est tout aussi éblouissante sur cette partie de la route et nous sommes indéfectiblement conquis par les paysages de Nouvelle-Zélande.

 

Nous arrivons à Arthur’s Point pour le déjeuner mais ce que nous pensions être un petit village animé se résume à une attraction de speedboat débile et un quartier résidentiel.

 

Aucun pub pour manger un morceau.

Alignement de perchoirs ou de boites aux lettres ?

 

Nous cherchons donc une voiture pour nous conduire jusqu’à Arrowtown, située à quelques kilomètres. Un jeune indien, originaire du Penjab, nous y emmène.

Le centre-ville est adorable. Les petites maisons en bois se succèdent. Nous choisissons un pub avec du WiFi et commandons un repas et une bière bien méritée. Nous sommes agréablement surpris par la qualité et la quantité de nourriture servie. Ce repas gargantuesque est le bienvenu !

Nous allons ensuite poster nos cartes et un colis pour l’école qui attendait la fin de Pâques pour être envoyés. Là encore la rigidité néo-zélandaise nous prend au dépourvu : Charlotte pensait envoyer toutes nos petites pièces de monnaie des différents pays du monde à l’école, mais c’est interdit. Ne voulant pas risquer un blocage du colis, nous les remballons. Benjamin se débarrasse de son t-shirt mérino élimé et de sa kurta indienne.

Nous avions repéré un glacier dans la ville et notre gourmandise prenant le dessus sur notre méfiance, nous achetons deux énormes boules de glace chacun. Notre instinct nous joue des tours car ces glaces industrielles sont infectes et nous avons bien du mal à les terminer…

Nous marchons un peu dans la ville avant de bifurquer vers la rivière. C’est ici qu’a été tournée une fameuse scène du Seigneur des Anneaux (lorsque Elrond Arwen sauve Frodon en noyant les Nazgûls en provoquant une crue de la rivière Bruinen). Le soleil s’est rapidement couché et il commence à faire assez froid. Nous croisons un couple de backpackers essayant de trouver de l’or dans la rivière. Arrowtown était en effet une ville pour l’or, beaucoup de chinois s’y sont rués dans les années 60.

 

Nous allons voir le camping de la ville mais ne sommes pas très emballés. Le tarif est carrément prohibitif et quitte à payer aussi cher autant trouver un bon lit. Nous frappons à la porte d’une maison avec une belle pelouse, mais les occupants sont des locataires et ne savent donc pas comment réponde à notre demande d’autorisation de camper dans leur jardin.

Nous revenons donc au pub pour chercher un Airbnb. Nous sommes à pied et la nuit est tombée donc nous limitons nos recherches à Arrowtown mais l’offre est très limitée. Nous finissons par trouver une chambre dans une maison familiale un peu plus loin, à Lower Shotover, et Bernyce accepte de venir nous chercher en voiture !

Le lit est incroyablement confortable et la douche brûlante. Leurs deux petits garçons sont adorables et nous apprécions ce moment de détente.

 

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