Salar de Uyuni, 25 juin 2017


Une journée en mode touriste dans le plus grand désert de sel au monde.

 

Dans la nuit, la fête de la St Jean bat son plein. À trois heures du matin, Benjamin descend à la réception pour demander comment dormir. En guise de réponse, la réceptionniste lui donne un billet de 50 Bs. Dédommagement préventif, puisque nous n’avons encore pas payé…

Nous sommes ravis de re-découvrir les joies du petit déjeuner inclus, nous beurrons allègrement notre pain et engloutissons les œufs frits dans la salle à manger glaciale. Un joyeux groupe d’Argentins festoient à la table d’à côté.

Nous nous mettons en route vers dix heures afin de ne pas manquer l’heure de départ de notre tour organisé. Benjamin reste étonnamment calme.

 

Évidemment l’agence est fermée, ce qui ne manque pas de nous angoisser un peu… Surtout que les autres agences ont toutes leurs jeeps garées devant leur porte. Nous décidons d’être patients et de rester zen.

 

La demie bien passée nous voyons enfin une voiture arriver, avec à son bord la propriétaire de l’agence. Nous déposons nos sacs dans son bureau puis quelqu’un d’autre vient nous chercher. Ça y est, nous avons été revendus. Nous prenons place dans la voiture de Roberto, notre chauffeur pour la journée, en compagnie de deux Colombiennes et deux jumeaux Américains en vacances. Ils ont leurs bagages avec eux, et ne reviendront pas à Uyuni ce soir.

Premier arrêt au cimetière des trains. On se croirait à Disneyland, que faisons nous au milieu de cirque… Benjamin râle beaucoup mais s’amuse tout de même à grimper sur les carcasses.

 

Quinze minutes après, nous remontons en voiture pour le prochain arrêt, le village de Colchani. Cette fois Benjamin ne passe pas loin de l’apoplexie lorsqu’il découvre les lieux. Le centre du village déborde de petites échoppes qui n’existent que pour les touristes. On fait difficilement plus faux en marché d’artisanat. Pour calmer son amertume, Benjamin part faire un tour et parvient à baragouiner trois mots avec un ouvrier construisant un bâtiment en sel. L’homme accepte même d’être pris en photo.

 

Nous remontons dans la jeep direction l’hôtel de sel où est prévu le déjeuner. Nous lions connaissance avec les deux américains qui ont prévu de faire un long trek conduisant au Machu Picchu au Pérou, le trek de Choquequirao. C’est gratuit, difficile, et peu emprunté, bref nous sommes intéressés.

Nous arrivons à feu l’hôtel de sel Playa Blanca, rebaptisé museum dans les prospectus des agences. S’il ne reçoit plus de touristes pour la nuit, il continue d’être un passage obligé des tours. Tous les touristes se photographient devant la stèle célébrant le passage du Dakar, Benjamin se demande ce qu’il fout là, et on ne l’y reprendra plus.

 

Alors que nous faisons nos premières photos de l’étendue désertique qui se dessine devant nous, Roberto installe le déjeuner sur une des tables, et il faut reconnaître que ce que sa femme a cuisiné est simple mais bon, et en quantité suffisante. Benjamin ne parvient pas à finir tout le quinoa ! Après un pipi pirate derrière le salt hotel (pour ne pas payer les toilettes), nous rejoignons notre groupe pour reprendre la route à travers le désert.

Nous n’empruntons pas le chemin habituel, en nous dirigeant vers le volcan Tunupa. Roberto arrête la jeep, c’est l’heure des photos débiles jouant sur l’absence d’éléments de perspective dans ce désert. C’est l’heure parfaite car le soleil est presque à son zénith, mais la profondeur de champs réduite de notre 50mm ruine l’illusion.

 

Nous disposons ensuite de vingt minutes de temps libre pendant que Roberto dépose les deux américains au village de Jirira. Le volcan impressionnant, qu’ils graviront demain, se reflète dans la lagune où se promènent des flamants roses.

 

Prochaine étape, Isla del los Pescadores, un îlot de cactus centenaires. Nous ne grimpons pas dessus et préférons en faire le tour.

 

Notre chauffeur est en retard et les Colombiennes s’impatientent ; finalement, il arrive avec deux nouveaux passagers. Valentin voyage en Amérique du Sud depuis sept mois. Il a d’abord approché le désert depuis Colchani, avant d’apprendre l’existence d’un bus le traversant. Mais avec la fête de la St Jean, il est resté coincé trois jours au milieu des cactus ! Il a donc eu le temps d’explorer les alentours. Il est accompagné par un Bolivien, qui apprenant qu’un véhicule avait deux places libres, a sauté sur l’occasion.

 

Nous nous arrêtons pour le coucher de soleil et Valentin pêche des cristaux de sel.

 

Sur le chemin du retour, la voiture fait un bruit bizarre et le voyant « batterie » s’allume. Benjamin annonce la panne imminente. Deux minutes plus tard, le moteur s’arrête. Et de deux !! Les véhicules boliviens ne sont décidément pas entretenus. Nous avons encore un bel exemple de l’entraide bolivienne, lorsqu’une camionnette que nous avons eu le plus grand mal à alerter dans la nuit tombante, ne fait rien pour nous et s’en va.

 

C’est une autre jeep qui s’arrête et nous aide à redémarrer avec les câbles. Après une centaine de mètres, la batterie tombe à plat et nous nous arrêtons lamentablement… Vraisemblablement un problème d’alternateur. Heureusement le couple Taïwanais qui a affrété la voiture insiste pour tous nous rapatrier à Uyuni. Nous entrons à sept dans la jeep avec un Bolivien dans le coffre. Notre chauffeur attendra le dépanneur envoyé par l’agence.

Valentin nous raconte un peu son voyage en immersion, il a beaucoup marché en Patagonie et a appris à survivre de pêche et d’eau fraiche dans la jungle amazonienne. Mais il est équilibré et n’est pas à la recherche de quoi que ce soit, c’est un vagabond temporaire, comme nous.

Après avoir âprement négocié une nouvelle chambre dans notre hôtel, nous nous retrouvons pour un dîner de luxe, un pollo frito à 12 Bs. Le lendemain, nous voulons tenter de rejoindre Oruro en stop, tandis que Valentin retrouvera un ami bolivien à Sucre. Nous nous recroiserons peut-être au Pérou, sur le trek du Choquequirao.

 

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