Yawal Wildlife Sanctuary, 12 – 13 décembre 2016


Voilà trois jours que nous essayons de quitter Mumbai, mais les trains qui nous intéressent sont tous complets… Au lieu de terminer notre voyage dans le Rajasthan en rejoignant Jodhpur puis Jaisalmer, nous allons là où les trains veulent bien nous mener : la réserve naturelle de Yawal, à cheval sur les états du Maharastra et du Madhya Pradesh.

 

Notre train, le Kolkota mail, a 6h de retard -seulement-, heureusement nous pouvons attendre comme à la maison, avant de sauter dans un taxi à 3h du matin pour rejoindre la gare Dadar de Bombay sud.

Un homme prépare son lit

 

Cet employé de gare affiche le nom des heureux élus de la Waiting list bénéficiant d’un siège confirmé

 

Le train que nous avons eu tant de peine à réserver part à moitié vide… pour la première fois nous devons dormir toute une nuit en Sleeper. Les couchettes sont crasseuse, grasses et collantes. Sans draps et couvertures nous passons une mauvaise nuit, ne sachant comment nous installer pour ne pas trop nous salir ou avoir froid. Nous avions réservé un billet jusqu’à Jalgaon mais nous découvrons en route que la station suivante est plus proche de notre objectif. Nous descendons donc à Bushawa, laissant derrière nous le train encore un peu plus vide…

À la gare routière de Bushawa, un bus local n’attend que nous pour partir, il nous emmène vers Raver, une autre ville, où nous changerons de bus. Yawal n’est pas particulièrement bien desservi et trop peu touristique pour avoir un bus direct. Ce premier trajet nous familiarise avec les routes de campagne indiennes.

À Raver,  Benjamin nous achète quelques snacks pour notre deuxième trajet. Les villageois rejoignant Pal sont hallucinés de voir deux petits français dans leur bus.

À Pal, le chauffeur nous dépose juste à l’entrée des Forest rest house, dont l’environnement dénote incroyablement avec le reste du village. Nous entrons dans une petite enclave de fraicheur. Le jardin est luxuriant et très bien entretenu. La communication est un peu difficile car l’anglais des gardes-forestiers est sommaire. Comme un peu partout en Inde on nous propose avec insistance une chambre au prix fort (c’est à dire avec ballon d’eau chaude et air conditionné). Nous nous rabattons sur un second choix sans AC à la propreté tout aussi douteuse, mais à petit prix.

 

Benjamin est emmené en moto pour faire des xerox de nos passeports. Désemparé par le nombre de tampons les recouvrant, l’homme photocopie toutes les pages… De quoi alimenter la curiosité de tout ce petit monde qui s’occupe de nous.

La bureaucratie indienne est très prégnante, même dans les coins les plus ruraux et reculés. Manifestement cette paperasse ne sert à rien mais tout le monde la prend très au sérieux.

 

Nous sommes ensuite invités à partager le chai des femmes qui cultivent le futur jardin attenant. Le moment se transforme rapidement en séance photo, chacune voulant la sienne.

 

L’équipe est vraiment très gentille (et apparemment sans tâches professionnelles impérieuses). Un des gardes-forestiers, Vinayak, nous propose de nous emmener voir des cerfs sur sa moto.

La Royal Enfield de Vinayak

 

Nous acceptons et le suivons d’abord chez lui pour rencontrer sa femme et sa fille.

La fille de Vinayak

 

Nous partons ensuite à trois sur sa moto Royal Enfield… Benjamin est ravi et Charlotte un peu moins. L’entretien des routes laisse vraiment à désirer, et évidemment personne n’a de casque…

Nous pensions arriver dans une réserve un peu sauvage, mais les cerfs sont enfermés dans un enclos, ils approchent de la cloture à notre arrivée et attendent avec impatience le feuillage que nous leur tendons. Une antilope fait son apparation juste avant notre départ.

 

Vinayak nous conduit ensuite voir le réservoir à quelques kilomètres. C’est l’heure de l’apéro.

 

Le soleil se couche lorsque nous reprenons la route du retour. La topographie des lieux crée des flux de température distincts assez étonnants : en haut des collines, la chaleur est presque étouffante puis elle chute brusquement au fond des cuvettes.

Coucher de soleil sur la réserve

 

Nous prenons rendez-vous pour un safari de nuit à moto, à onze heures. Chacun son pilote, on nous promet rien de moins que d’observer un tigre. Nous changeons de chambre (Vinayak nous a offert de rester dans sa chambre d’hôte, avec un grand lit, sans puces, nous prenons) avant de diner à la cantine.

Notre palace

 

Tous les hommes travaillant dans la rest house se pressent autour de nous pour voir nos photos de Chine. Le repas est servi, très basique mais avec chapatis à volonté.

Nous rentrons nous reposer avant le safari. Onze heures sonnent mais nous ne voyons arriver personne. Nous patientons jusqu’à la demie, sans apercevoir un chat… Nous retournons au lit.

Le lendemain matin nous croisons Vinayak arrosant son jardin, il s’excuse ne pas s’être réveillé pour nous accompagner.

Une fois le petit-déjeuner pris, nous décidons de continuer la route vers le nord, direction Indore.

Les cuistots veulent leur photo.

 

Puis nous quittons ce sanctuaire improbable pour rejoindre le village.

 

Sur la photo d’adieu, seules trois personnes ont contribué directement à notre séjour éclair (deux forestiers au premier plan et le photocopieur de passeport à droite). Toutes les autres têtes nous sont inconnues mais ont l’air très impliquées aussi et nous souhaitent chaleureusement un bon voyage.

 

Nous traversons le village pour rejoindre la place principale d’où part le bus. C’est jour de marché et tout l’espace est envahi.

 

Nous apercevons un imposant temple hindou que nous n’aurons pas le temps de visiter.

 

Nous trouvons deux places assises dans le bus avec nos sacs à portée de vue. Le billet coûte 100 Rps, ce qui nous paraît bien cher. C’est pourtant ce que paie les locaux.

 

Le bus est extrêmement lent, quittant plusieurs fois la route principale pour ramasser tous les villageois du coin se rendant à Khargon, la plus proche ville. À chaque arrêt, toujours plus de personnes s’agglutinent, et les gens finissent par être incroyablement serrés. Il faut dire que beaucoup entrent avec des encombrants dans le bus : sac de chantiers, cartons, chèvre…

Pas plus d’une chèvre dépliée dans le bus

 

Il n’y a pas d’arrêt prédéfini, tout le monde peut monter ou descendre à l’endroit de son choix, il suffit de prévenir le chauffeur. Nous mettons un peu plus de trois heures pour parcourir une cinquantaine de kilomètres…

 

À Khargon, nous attrapons un bus pour Indore, que nous atteignons en fin de journée.

 

La chance nous sourit puisque nous parvenons à réserver un train de nuit pour Bophal le lendemain, et Varanasi le surlendemain. La traversée du Madhya Pradesh s’annonce donc sans accroc.

 

 

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