Dali et Lijiang, 31 octobre – 3 novembre 2016


Dali ou Lijiang ? Dali et Lijiang.

Nous avions longuement hésité avant de choisir de nous arrêter à Dali, les voyageurs lui préférant souvent Lijiang. Pour d’autres au contraire, Dali conserve encore une fibre baba-cool alors que Lijiang est devenue une usine à touristes. Nous avons décidé de faire les deux arrêts.

 

Encore une belle vue depuis une auberge miteuse...

Encore une belle vue depuis une auberge miteuse…

 

 

Après un retour express à Kunming pour une nuit dans un deuxième Youth Hostel perdu au 27ème étage d’un grand bâtiment près de la gare, nous voilà partis pour Dali par le train. Le wagon est bondé et nous sommes quatre par banquette ! Heureusement il faut à peine trois heures pour rejoindre notre nouvelle étape.

À la gare de Dali

À la gare de Dali

 

Comme à notre habitude nous fuyons la horde de taxis à la sortie de la gare de Dali. Nous commençons à marcher avant de lire Dali Old Town : 15 km. Heureusement nous trouvons un arrêt de bus, où un jeune couple nous aide à choisir le bon (numéro 8). Trente-cinq minutes plus tard, nous sortons en plein milieu d’une double voie qu’il faut traverser comme on peut.

Nos deux guides.

Nos deux guides

 

Dali étant très touristique nous n’avons rien réservé, certains de trouver un endroit où passer la nuit. Nous quittons l’artère principale pour nous enfoncer dans de petites rues, et nous tombons sur un hôtel avec un petit patio qui nous fait rêver. Le propriétaire ne parle que chinois et nous emmène dans un hôtel voisin dont le gérant parle anglais, mais nous sommes vraiment tombés sous le charme et préférons rester avec lui. Beau joueur, son confrère traduit avec le sourire.

Nous ressortons en fin d’après midi pour aller voir le lac à quelques kilomètres (les distances !). Nous arrivons à la tombée de la nuit et longeons la rive où siègent beaucoup d’hôtels (visiblement luxueux et désertiques), avant de revenir dans la ville.

Beaucoup d'hôtels de charme à Dali

Beaucoup d’hôtels de charme à Dali

 

Nous découvrons alors que nous ne sommes pas du tout dans la rue principale ! La vieille ville est assez étendue et les rues perpendiculaires à la nôtre sont bien plus animées !

 

C’est l’heure du dîner et nous faisons une exception à la nourriture chinoise pour une parenthèse anglo-saxonne au Bad Monkey. C’est un bar tenu par des anglais, et remplis d’occidentaux, expatriés et tour-du-mondistes. Un trio mené par le sosie chinois de Kurt Cobain reprend des classique rock-blues crasseux pendant que nous dégustons hamburger et ribs (un régal !) avec de la bière brassée sur place ! Le groupe envoie du lourd, et la nourriture n’est pas en reste. Nous réalisons que c’est Halloween : cela explique les étranges déguisements des serveuses et l’animation particulière. C’est une première pour nous depuis Pékin : il semble y avoir une vraie vie nocturne dans cette ville !

 

Comme Benjamin a pris une photo pour immortaliser l’instant, nous sommes obligés d’avouer avoir pris un Mac Fleury au Mac Do pour terminer notre repas… Décadence occidentale complète.

Mc Fleury chinois

Mc Fleury chinois

 

Le lendemain nous nous mettons en marche assez tard, l’hôtel étant vraiment agréable.

 

Nous avions aperçu des barbecues coréens le soir précédent, mais en arrivant à midi, tout est fermé.

 

Dali-~07

Tirage de pâtes

 

En face, un homme tire des pâtes, et nous sommes rapidement alléchés. Il est un peu difficile de se comprendre mais nous nous retrouvons avec une délicieuse soupe de nouilles au poulet. En dessert nous faisons un nouvel écart occidental… Juste de quoi avoir assez d’énergie pour rejoindre le site des trois pagodes à quelques kilomètres.

 

Nous traversons des quartiers moins léchés que le centre ville et ses nouvelles anciennes maisons, où les vrais commerces et marchés remplacent les boutiques à touristes.

 

La visite des trois pagodes est très chère et nous nous contenterons donc de les regarder de loin.

 

Le soir il est temps de faire une lessive à l’hôtel dans une machine… rudimentaire ! L’eau arrive directement dans la cuve grâce à un tuyau d’arrosage. Benjamin s’en sort à merveille.

Pour dîner, notre hôte nous emmène dans un restaurant bien caché au fond d’une ruelle. C’est malheureusement une déception culinaire (le locaux n’est pas tout le temps de bon conseil).

 

Charlotte s’arrête de manger lorsqu’elle découvre la patte de poulet au milieu du plat… Pour faire passer tout ça, nous allons boire une bière dans un autre bar de la rue Renmin. L’ambiance est plus folk qu’hier.

 

 

Le lendemain, après un dernier petit tour, nous prenons le train pour Lijiang en début d’après-midi.

Lijiang-~28

 

Comme à Dali la gare est excentrée. Cette fois nous sommes vigilants et montons tout de suite dans un bus qui nous déposera à l’entrée de la vieille ville. Nous arrivons par le sud et longeons les restes d’un marché.

 

Quelques mètres plus loin, nous sommes arrêtés par des jeunes gens en uniforme qui nous demandent notre ticket d’entrée. L’accès au centre-ville est en effet payant (80¥ / personne) ! Charlotte fait mine de ne pas comprendre et demande à la place comment se rendre à l’hôtel qu’elle a réservé pour l’anniversaire de Benjamin… C’est le premier évitement et ça marche : on nous indique le chemin sans plus rien nous demander !

Trouver notre hôtel s’avèrera plus compliqué qu’escompté ! La veille ville est une succession de petites ruelles qui forment un véritable dédale (là où Dali est quadrillée à l’occidentale). Notre hôtel apparaît sur notre carte mais pas au bon endroit. Nous passerons quatre fois dans la même rue avant de capituler et nous tourner vers de gentilles chinoises qui téléphoneront pour nous à l’hôtel. Le propriétaire vient nous chercher, nous n’étions en fait qu’à une centaine de mètres… Nous avons droit à une tasse de thé vert en arrivant et quelques explications en anglais.

Le soir nous faisons un premier tour dans la ville : ici il n’y a que des maisons de type traditionnel (un étage maximum, des toits pagodes, et des devantures en bois). C’est très joli, mais cet ensemble fait très artificiel, surtout lorsqu’on regarde le contenu des boutiques : souvenirs, restaurants, flower cake, beef jerky de yak). Une vraie usine à touristes. L’ambiance faussement authentique nous fait penser à la place du Tertre (que nous affectionnons pourtant).

 

La cuisine chinoise nous plaît beaucoup mais il n’y a pas vraiment de « gastronomie », du coup pour son anniversaire, Benjamin choisit le menu : burger et pizza ce sera. Accompagnés tout de même d’un verre de vin du Yunnan- étonnament bon et fruité.

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Repas de fête

 

 

Le lendemain, nous allons au Zhongyi market afin d’avoir un aperçu du vieux et authentique Lijiang (en lisière de la vieille ville). Les étalages se succèdent, entre thés, fruits et légumes et viandes. Les règles d’hygiène ne sont définitivement pas les mêmes qu’en France et nous avons peine à croire ce que nous voyons rayon boucherie… Heureusement que la viande est toujours bien cuite en Chine !

 

En revenant plus au centre on nous demande à nouveau notre ticket. Même astuce que la première fois, Charlotte montre la carte et notre hôtel et nous repartons avec une direction.

Lorsque la faim nous prend nous nous arrêtons manger une soupe dans une petite gargotte. C’est très épicé et les pâtes sont gluantes, un drôle de mélange un peu difficile à manger proprement avec nos baguettes (même si nous progressons !). Benjamin a encore faim et nous prend du poulet frit en plus.

 

L’après midi nous allons au Black dragon pool, le parc emblématique au nord de la ville.

 

Ici nous n’échapperons pas à l’achat du ticket (impossible de rentrer sans ! ). Le parc est très paisible et nous prenons plaisir à flâner sur les berges qui mènent aux différents temples.

 

Vers 17h, nous décidons de monter au sommet de la colline qui surplombe le parc : Xiang Shan (Elephant Hill). Le garde au bas des marches nous montre une pancarte : interdiction de monter après 16h (le parc ferme à 19h !) et il faut obligatoirement composer des groupes de quatre « pour notre sécurité ». Nous essayons de parlementer (pas facile quand on ne parle pas un mot de la langue) et devant son intransigence, rebroussons chemin.

C’est sans compter sur la persévérance de Benjamin qui nous fait prendre un petit chemin pensant que nous pourrons facilement rejoindre les marches plus haut. Cette première tentative est un échec, nous nous retrouvons coincés entre des fourrés assez denses, et nous faisons demi-tour. Quelques mètres plus loin, nous entamons une deuxième tentative plus prometteuse : elle commence avec des marches. Après une demi-heure de grimpette, nous arrivons enfin sur le chemin officiel. Nous continuons notre ascension jusqu’au sommet et profitons de la vue magnifique sur les toits de Lijiang.

 

Nous redescendons peu après le coucher du soleil, le parc est désert et le garde rouvre la porte pour nous.

Nous retournons dans la vieille ville pour assister à un concert de musique Naxi (bonne idée de Charlotte). Nous avions hésité à prendre les billets en avance de peur que la salle soit complète. Nous serons en tout et pour tout une dizaine de pecnots.

Dans l'attente des papys naxis

Dans l’attente des papys naxis

 

Rideau.

 

La performance est assez déconcertante pour nos oreilles occidentales, et il faut l’avouer nous avons eu du mal à nous retenir de rigoler… Malgré l’indigence du show, il est plutôt bien rodé, avec une hôtesse pour présenter chaque morceau en chinois et en anglais. Les musiciens (moyenne d’âge, 80 ans) jouent d’instruments très anciens aux sons oubliés. Les mélodies datent souvent de plusieurs siècles et les voix qui les accompagnent émettent sur des fréquences incongrues.

 

Le clou du spectacle est une complainte chantée par « certainement pas le plus beau, mais le plus romantique de tous ». On vous laisse apprécier :

 

En guise de bouquet final, une performance filmée du chef de l’orchestre à son heure de gloire, dirigeant une formation symphonique chinoise sur du Strauss. Son épouvantable.

Bref, une découverte qu’il vaut mieux faire en ligne, histoire que ça ne coûte pas un rond.

Nous rentrons nous coucher, pour attraper à 8h le lendemain notre bus vers Quiatou, point de départ de la randonnée des Gorges du Saut du Tigre. 

 

 

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